Munis de leurs smartphones, des chauffeurs de taxi parisiens filment leur quotidien, dans la BAT “la Base Arrière Taxi”, un immense parking à ciel ouvert où stagnent des milliers de véhicules taxi (7j/7 et 24h/24) en attendant d’aller chercher les passagers à la descente de l’avion aux différents terminaux de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle.
Sur place, les chauffeurs tuent le temps comme ils peuvent, ils zonent en donnant l’impression d’errer dans le vague sans réel but alors que pourtant, ils en ont un bien précis : celui d’attendre leur tour pour aller chercher leurs clients. Pour tromper l’ennui, c’est toute une ville dans la ville qui les accueille, sur place, ils y trouvent une supérette, des restaurants, un vestiaire, une salle de sport (et même des terrains de pétanques), des salles de prière improvisées, des potagers (entretenus par les chauffeurs eux-mêmes), … Différentes communautés se côtoient, asiatiques, maghrébins, africains, … mais une chose est sûre, les femmes sont sous-représentées.
C’est un endroit insoupçonné que nous donne l’occasion de découvrir le film de Vadim Dumesh. Surnommé non sans ironie “Guantanamo” (pour les innombrables heures d’attente qu’ils subissent), la base arrière nous permet de découvrir la dure réalité du métier de chauffeur de taxi et d’avoir leur ressenti sur cette profession en déclin, face à "l'uberisation" et ses chauffeurs VTC et le futur qui les guettent au tournant, avec les robots-taxi (déjà opérationnels dans certains pays d’Asie).
Des scènes de vie filmées par les chauffeurs eux-mêmes, au coeur d’une micro-société en pleine mutation.
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