Ce cinquième et ultime volet de la saga Planète des singes est le plus critiqué et à juste titre, mais ce n'est pas non plus un sombre navet ; essayons d'y voir clair.
La bataille en question est toute relative, elle se réduit à une escouade de figurants maquillés en singes opposés à une poignée de survivants humains après une catastrophe nucléaire qui a suivi les faits vus dans le quatrième volet, la Conquête de la planète des singes. César, le fils de Zira et Cornélius, a organisé sa propre communauté composée de singes et d'humains rescapés qui tentent de cohabiter. Ce qui donne l'occasion à Roddy McDowall d'endosser pour la quatrième fois son habit simiesque (il avait été remplacé dans le Secret de la planète des singes). Mais le général Aldo, un gorille vindicatif qui voudrait exterminer tous les humains, se heurte au relatif pacifisme de César ; ce rôle est incarné par un très bon Claude Akins, même si on ne voit pas son visage. Là dessus se greffe un autre hic : une poignée d'humains mutants ayant subi les retombées nucléaires, vient foutre la merde.
L'ensemble n'est pas foncièrement mauvais et se défend, mais on sent nettement l'indigence du budget qui s'est encore réduit, les décors sont vraiment trop vagues, et les figurants d'arrière-plan portent de vulgaires masques, seuls McDowall et Akins ont des maquillages soignés. C'est le film de trop qui reste le plus dispensable et celui que j'ai le moins bien noté, encore qu'un 6 ne soit pas totalement infamant. Mais ça ressemble plus à un TV-film cheap, et on se demande ce qu'un réalisateur comme Jack Lee-Thompson est venu faire sur ce projet casse-gueule.
La Fox avec son tempérament de radin, ne lâchera cependant pas l'affaire puisque dès l'année suivante, elle mettait en chantier une série télévisée, soi-disant pour réutiliser les décors d'habitations des singes qu'on aura finalement peu vus, si ce n'est dans le premier film de 1968. Avec cette fois des moyens dignes d'une bonne production TV, elle réengagera Roddy McDowall pour un autre rôle de singe nommé Galen, en remaniant complètement l'histoire, mais le public lassé, ne suivra pas, et la série sera arrêtée après le 14è épisode.
On peut donc être déçu du traitement de cet ultime film après le quatrième volet réussi montrant la révolte qui a conduit les singes à s'emparer du monde des humains. On aurait aimé voir une vraie suite plus burnée avec un univers plus radical envers les humains, proche de ce qu'on voit dans le film de 1968 qui restera à jamais un chef-d'oeuvre, loin devant ses 4 suites plus ou moins bonnes.
C'est un film qui peut quand même se voir sans trop d'ennui, on n'est que déçu de son propos, mais qui reste indispensable aux fans pour conclure la saga, et d'ailleurs la scène finale boucle étrangement la saga de façon interrogative.