On peut prendre de l'intérêt à cette évocation d'une bataille décisive de la guerre du Pacifique, c'est une symphonie à la gloire des héros dont la victoire a empêché le Japon d'envahir les USA et a rétabli l'ordre stratégique dans ce conflit après Pearl Harbor. Le film est construit selon la tradition hollywoodienne, alternant scènes de combat et scènes d'état-major, auxquelles s'ajoutent d'authentiques plans d'actualités filmés par les opérateurs de la marine US, accentuant ainsi l'aspect documentaire au sein de scènes reconstituées.
Lors de sa sortie en France en 1976, le film était exploité avec le procédé "sensurround" qui faisait vibrer les fauteuils à chaque bordée d'artillerie et à chaque impact de bombe, précipitant le spectateur au coeur même de la bataille ; je m'en souviens, j'étais ado lorsque j'ai vu ce film, et c'était plutôt impressionnant, bien que j'avais trouvé le procédé beaucoup moins efficace que sur Tremblement de terre en 1974. Aujourd'hui en DVD ou à la télé, privé de cet accompagnement sonore, le film conserve quelque efficacité avec certaines scènes de combat spectaculaires sur la musique de John Williams.
Mais côté scénario, c'est plutôt plat et peu convaincant, il est souvent difficile de suivre avec précision les différentes phases de cette bataille et les relations entre les divers chefs militaires ; le réalisateur balance une flopée de scènes aéronautiques mêlées à d'autres sur des navires de guerre, ou d'autres où l'état-major suit les opérations sur une immense carte... tout ceci entraine une certaine confusion.
Pour compliquer le tout, la niaiserie d'une amourette entre le fils d'un officier et une jeune japonaise n'apporte aucun intérêt et ne fait que s'ajouter à la faiblesse du scénario. Le réalisme des séquences aériennes et une prestigieuse galerie de vétérans hollywoodiens (dont certains n'ont qu'un rôle très épisodique) suffisent à peine à captiver, même si les séquences américaines et les séquences japonaises (où l'on aperçoit Toshiro Mifune dans le rôle du grand amiral Yamamoto) sont traitées avec un égal respect.