Aimer c'est s'annoblir.
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Traversée par des longs métrages aussi remarquables que le lyrique Elvira Madigan ou encore le superbe Adalen 31 la filmographie de Bo Widerberg atteint, avec La Beauté des Choses, son ultime paroxysme : virtuosité de la mise en scène semblant couler de source, sujet personnel et intimiste, passion dévorante pour l'Art et principalement pour la grande musique ( Bach, Mahler, Haendel, entre autres choses...), interprétation magistrale avec notamment le fils du cinéaste dans le rôle principal ( Johan Widerberg, bouleversant ), montage audacieux, poésie mêlée de singularité et d'universalité...
En tenant lieu dans la Suède des années 40 La Beauté des Choses constitue l'éventuelle madeleine de Proust de Bo Widerberg : la reconstitution historique est, de ce point de vue, impeccablement en osmose avec le récit de cette adolescence en plein émoi sexuel. Dès les premières secondes La Beauté des Choses nous assigne au plus près d'un sensualisme proprement bouleversant : incipit en forme de cours d'éducation sexuelle magnifié par le lancinant Lascia ch'io pianga de Haendel ( qui reviendra tel un leitmotiv au gré des séquences ), poésie et ludisme se défiant de toute verticalité morale ( le cinéma de Widerberg s'oppose ainsi à celui - plus cruel et théiste - du grand Ingmar Bergman, plaçant l'humain et sa condition au-dessus du Jugement de Dieu ).
Voilà un cinéma libre et libertaire, montrant des personnages pécheurs mais toujours filmés avec bienveillance et sympathie, même dans leurs plus petites actions... Une oeuvre complète qui redonne particulièrement foi dans le Septième Art et son champ des possibles, capable d'émouvoir aux larmes dans la plus simple des conversations fraternelles et dans la plus belle des étreintes charnelles. A voir et à revoir absolument !
Créée
le 12 juin 2020
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