Nous sommes à mi-saison à Tokyo et sa banlieue, Keiko (l'héroïne) travaille et déjà dans cet hôtel luxueux elle nous montre le beau geste afin de plier correctement la couette au coin des lits qu'elle doit arranger. Ses collègues improvisent des gestes (pour communiquer avec elle), Keiko est concentrée, comme isolée dans son silence, elle ne prononce que le mot "oui" parfois quand on lui demande une confirmation. Son frère qui vit avec elle voudrait comprendre comment elle s'acquitte du fait d'encaisser des coups pour aussi en donner, pas de jugement de sa part mais une question qui reste sans réelle réponse : pourquoi abimer ce doux visage rêveur et cette sensibilité qu'elle affiche dans son journal intime pour monter sur un ring et boxer ?
Le dépouillement du film dans ses plans fixes et ses lieux de tournage au coeur d'une épidémie nommée Covid-19, permet sans doute de faire exister une communication muette, celle qui prive la parole sous nos masques, et ce sont certainement les plus belles scènes du film en compagnie du directeur de la salle d'entrainement que Keiko nous donne à voir, le silence et le regard... les beaux gestes.