Plus sentimentale qu'aventurière

Cette série B est totalement inoffensive. Si le récit, par un système de flash-back, se déroule au temps du Far West, on est loin d’être face à un véritable western. Les amateurs de chevauchées ou de règlements de compte au pistolet seront sûrement bien déçus. Ici, on est plutôt dans une comédie de boulevard à l’américaine avec la belle Yvonne de Carlo que se disputent deux cousins fâchés pour d’obscures raisons (si ce n’est celle qu’ils ont du sang irlandais dans les veines).

L’originalité tient à sa structure narrative à la Rashômon, plutôt bien exploitée au début puis progressivement abandonnée avant d’être réactivée tout à la fin. Entre les deux, il ne se passe pas grand chose, et il faut bien tout le charme d’Yvonne de Carlo et la gouaille de Charles Coburn pour faire passer la pellicule. Les deux cousins sont tous les deux trop ternes pour que leur rivalité attise notre curiosité, la réalisation manque d’ingéniosité pour donner davantage de relief à l’ensemble et le film fait vraiment fauché (décors minimalistes, costumes pas fameux, maquillage douteux). Enfin les seules scènes d’action du film sont quasiment toutes tournées en accéléré, ce qui au regard des scènes (des cavaliers poursuivant une calèche) n’est vraiment pas du meilleur effet dans ce genre d’entreprise.

Le résultat est donc gentillet, parfois amusant, mais globalement très dispensable, la fin du récit n’apportant qu’une résolution sentimentale à une intrigue qui aurait pu raconter bien plus que cela.