Semblable altérité

Dans un univers sans repères identitaires précis (Un ville mondialisée dans un pays qui parfois relève d’un autre âge, des femmes juives, chrétiennes et musulmanes liées les unes aux autres) dans lequel nous sommes plongés de manières brutales avec le filtre de la caméra.

Comprendre un monde dont on parle si souvent et pourtant duquel on ne connaît en réalité pas grand chose. Celle de la marginalité sexuelle des « femmes trans ».

Leur quête vers l’identité féminine, mais aussi la quête d’une certaine place dans la société qui pour l’heure ne lui offre que luxure et violence.

La liberté de ces marginales n’a de force que leur croyance en une société qu’elles espèrent encore capable de les accepter malgré la violence inouïe que cette dernière lui trouve pour unique réponse (des familles qui coupent la tête de leur propre enfant, le jette du toit…) face à la mort proposée, la douleur de vivre, ou d’essayer.

Comprendre l’altérité c’est comprendre ce qu’il y a en nous dans chacune de ces individualités. Comprendre que la quête de l’identité se fait de gré ou de force.

Ces plans magnifiques, sur « la belle de Gaza » avec son voile comme couvert de pierres pierres précieuses aux reflets d’argent. Comme pour nous rappeler que la caméra sera toujours là pour sublimer ce que beaucoup considèrent comme la lie de la société. Comme un monde sale et dérangeant.

Ce documentaire filmé quasiment uniquement de nuit, la nuit profonde et visiblement sans espoir, malgré la belle musique et les sourires des protagonistes. Le dernier plan s’enfonce dans un tunnel sans lumière. Il y aura-t-il une lumière au bout ou un gouffre sans fond ?