Sympathique mais fort anecdotique, Flame of Barbary Coast vaut essentiellement pour le dépaysement offert à John Wayne, qui troque ses bottes de cow-boy, laissées d’ailleurs sur la plage en début de film, pour le costume d’un joueur de casino puis d’un propriétaire soucieux de se venger d’une arnaque. Le voir évoluer dans le petit monde du cabaret, contempler les numéros la bouche ouverte et les yeux allumés par les séductions chatoyantes des robes en chorégraphie réjouit un spectateur davantage habitué à le voir traquer les voyous, parlementer avec les Indiens et écumer les saloons – ce qu’il fait par variation, passant d’un bar à l’autre jusqu’à l’ivresse assez mal jouée, reconnaissons-le… Le cadre urbain d’un San Francisco saisi avant le tremblement de terre produit un sentiment diffus de nostalgie, et la fascination naïve du fermier originaire du Montana pour le poker, la roulette et autres jeux associés témoigne de cette entreprise de reconstruction d’un âge d’or saisi aux dernières heures de sérénité, avant l’écroulement de ses infrastructures et de ses valeurs. Une curiosité.