Grande admiratrice de "La belle et la bête" sous la plupart de ses formats.
En effet, ayant parcouru l'œuvre de la créatrice d'origine, Madame de Villeneuve à l'adaptation de Disney qui a bercé mon enfant et donc, mon imaginaire.
Je me faisais une joie de voir ce que pourrait donner la version de 1991 avec de véritables acteurs à la barre.
Et vous savez quoi ? Je reviens... Comment dire... Dubitative ? Ce n'est pas un mauvais film, certainement pas. Comment une retranscription exacte, à quelques dialogues près d'un très bon film pourrait être mauvaise ?
Hum...
Et voilà, nous arrivons au cœur d'un des problèmes, car oui, il n'y en a pas qu'un seul. Ce film ne dispose d'aucune originalité par rapport aux matériaux d'origine, rien, aucune saveur, il ne se démarque pas, et ne cherche pas à le faire. Les chansons semblent "fades", on sent que les acteurs n'y croient pas eux-mêmes. Emma Watson ne dégage rien ici, et ne parlons pas de Dan Stevens que j'avais pourtant particulièrement appréciée dans "Legion".
Cependant, il faut garder une certaine part de clémence envers lui. Celui-ci a tout de même dû subir le costume numérique déplaisant qu'avait jadis fait de même Vincent Cassel dans la version de 2014, enlevant une grande partie de l'aura de l'acteur.
Je ne serais vous dire pourquoi, mais faire une "bête" décente avec tous les artifices numériques de maintenant semble être un exercice extrêmement difficile pour les productions. Ironiquement, Cocteau y était arrivé malgré les plus faibles moyens de l'époque.
Bref, la question des décors... Très jolies, des paysages plutôt agréables à regarder dans l'ensemble, même si je souffre des étalages numériques à outrance (oui encore).
Dernier point dérangeant de mon point de vue, le casting.
Ils semblent avoir pris à cœur de prendre position sur le lieu des événements, alors que ce n'est jamais précisé dans le conte d'origine au demeurant. Revenons à nos moutons, les acteurs noirs, oui le problème est là. La chanteuse noire, le curé, le poivrot au bistrot de paupole, etc.
Je ne nie pas qu'il y en ait eu en France à cette époque, mais pas autant, et certainement pas à des postes comme ceux de libraire. Cette envie de parité à la limite de l'ostentatoire, donne une sensation de "forcée" qui gâche une partie du visionnage à mon goût.
En résumé, un film regardable mais absolument pas marquant. Je trouve même injuste qu'il ait une meilleure note que la version de Christophe Gans. Au moins elle avait le mérite d'essayer quelque chose de nouveau, couronnée de plan et d'images magiques.