Je ne peux m'empêcher de noter cette oeuvre d'après l'originale ; c'est pour cela que je reste à 5 (le film en lui-même vaut bien plus, j'en ai conscience, mais ce serait injuste pour une réécriture).
Le personnage du Fou est une des améliorations extrêmement positives de la version de 2017. Gaston connaît un appauvrissement notable, de même que le père de la Belle. Les interventions biographiques sur les personnages ne sont pas suffisamment exploitées pour faire mouche dans l'histoire.
En grande admiratrice des costumes et des décors, je me suis régalée avec les tenues de la Belle, et parfois même de la Bête. Toutefois, le choix de la parodie outrée de la cour de Louis XIV m'a assez déplu - sans doute en tant que de la fierté mal-placée de béret-baguette.
L'oeuvre de 1991 est tellement équilibrée et parfaite que sa copie n'est que pâle figure : les chansons reprises, dont les versions françaises n'ont été que légèrement modifiées, tombent à plat : pour qui connaît les premières chansons, les changements de paroles sonnent faux. Les ajouts sont les bienvenus, mais sont trop peu nombreux ou réussis (hormis Le Fou, je me répète) pour justifier cette copie.
"Admirons les grands maîtres, ne les imitons pas", suppliait Hugo.
Bill Condon ici est bien trop "amoureux de son butin" pour le modifier. Il en est prisonnier et se contente d'imiter un génie. Mais réécrire la madeleine ne fait pas de vous un nouveau Proust.