Léa Seinsdoux, petite par le talent, grande par les boobs

Voici une relecture assez fade du conte que l'on connaît tous par cœur, grâce à Jean Cocteau et Disney. La Belle et la Bête version Gans se suit bien dans l'ensemble, mais n'est pas exempt de quelques longueurs dues à des remplissages inutiles ayant pour but d'étoffer le récit. Le rythme en pâtit un peu et c'est dommage.


Il est aussi regrettable que la trame reste trop fidèle aux grandes lignes du récit initial, car un peu plus de surprise n'aurait pas été de refus. Heureusement, le final s'éloigne des sentiers battus, en lorgnant vers le grand spectacle et en nous offrant une conclusion inédite. Un virage un peu surprenant (surtout la présence des statues de pierre géantes), mais bon... Sinon, quelle belle erreur que de rendre dès le départ toute l'histoire fictive, puisqu'elle est racontée par un personnage qui met les visages de son entourage (et le sien) sur ceux des protagonistes... Le résultat est que l'on arrive moins à rentrer dans l'histoire.


La plupart du temps, Léa Seydoux ne fait que réciter machinalement ses textes et son jeu manque cruellement de naturel. Mis à part que ses chairs fraîches remplissent admirablement bien ses décolletés, elle n'était peut-être pas le meilleur choix pour incarner l'héroïne (mais comme elle est la fille à papa, ceci explique cela). Je ne parlerai pas de Vincent Cassel qui me sort toujours des yeux.


Les effets spéciaux ne sont pas mal, certes, mais ce choix du quasi-tout numérique rend l'esthétisme un peu lisse et sans saveur. Le rendu de la Bête est bien sans être inoubliable, mais est trop inspiré par Simba adulte dans Le Roi lion. Sinon, que viennent faire des chiots mutants ici ? Les bras mystérieux (sortant de nulle part) de Cocteau étaient plus poétiques que ces créatures douteuses destinées à amuser le jeune public. Le choix d'un accompagnement musical à l'américaine fait aussi perdre du charme au film. Qu'elle est loin l'atmosphère envoûtante et gothique du chef-d'œuvre de Cocteau...


Dans l'ensemble, ce film est un divertissement honnête, même s'il s'avère davantage destiné aux jeunes spectateurs qu'aux vrais cinéphiles connaissant les versions précédentes. Car forcément, cette nouvelle mouture souffre beaucoup de la comparaison. Cette adaptation est donc à réserver plutôt aux plus jeunes.

Libellool
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le 21 déc. 2014

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