Pas à la hauteur du monument original

La Belle et le Clochard, sortie en 1955, est un film que j’aime énormément, l’un de mes préférés du studio Disney, et ce remake m’a bien évidemment replongé en pleine nostalgie.

La première chose que je tiens à dire, c’est que l’œuvre est très réussie d’un point de vue technique. La magie des chiens qui parlent prend relativement vite. L’ambiance, les décors, sont réconfortants, agréables. La musique est très respectueuse de l’œuvre initiale. Le cadre spatial de la Nouvelle-Angleterre est très chouette, plus prononcé que dans le dessin animé (j’étais persuadé jusqu’à aujourd’hui que le film se situait à Londres… mais non).

Malheureusement, pour revenir à la magie, elle n’est pas aussi puissante que dans le Grand Classique animé. L’alchimie entre les personnages fonctionne moins bien avec ces véritables chiens, qui peine à nous convaincre en raison de comportement peu naturel, à l’image de ces conversations à trois, ou chaque protagoniste à quatre pattes reste gentiment assis de son côté sans bouger. Certaines scènes sont même carrément lunaires, avec des actions et des événements complètement saugrenus (ceux impliquant l’agent de la fourrière, ou encore la scène du diner à la belle étoile…). Lady perd en subtilité, un peu trop snob par instant.

J'aurais apprécié une autre forme, qui ne donne pas la parole aux chiens. Peut-être auraient-ils pu se comporter d'avantage comme de véritables animaux, le récit aurait pu donner davantage de place à l'imaginaire et aux souvenirs du public.

Enfin, la nouvelle chanson des chats siamois est horrible. A trop vouloir s'épargner de blesser les sensibilités des uns et des autres, les artistes du film tombent dans des banalités insipides. Quel dommage!

Je préfère largement le film de référence à ce remake, qui n’est pas dégueu, mais un peu trop conventionnel. Le film n’en demeure pas moins plein de tendresses, et il est agréable à visionner.