Après deux films magnifiques, "la Belle Personne" confirme que Christophe Honoré est un cinéaste qui compte, mais aussi un auteur singulier : partir d'une réaction épidermique à l'une des nombreuses saillies crétines de Sarkozy, tourner un petit film en quelques semaines afin de prouver la pertinence de "la Princesse de Clèves" en 2008, et nous livrer au final quelque chose d'aussi réjouissant que bouleversant, voilà qui tranche sauvagement avec le tout-venant du cinéma franchouillard. Au delà du triste Sarko, "la Belle Personne" provoquera bien des imbéciles, de par son ton indubitablement "Nouvelle Vague", sa localisation géographique dans le XVIème arrondissement le plus bourgeois, et sa célébration sans complexe de l'intelligence à une époque qui vénère l'argent. Garrel y est tranchant comme toujours, Léa Seydoux illustre parfaitement le mystère des jeunes filles de 15 ans, l'intrigue - très XVIIème siècle et "précieuse" - parfaitement réjouissante, et Honoré filme le tout avec une intelligence de tous les instants… [Critique écrite en 2009]