Critique de La Belle Promise par G. L.
Très bon film, ambiance un peu théâtrale mais on sort de la salle satisfait .
Par
le 25 juin 2015
Premier film parfaitement maîtrisé, La belle promise échappe aux classifications. On voudrait en faire un drame, c'est une comédie noire, on l'imagine classique et raide alors que c'est un film d'angoisse aux accents gothiques.
Une jeune orpheline quitte le pensionnat pour se retrouver presque enfermée chez les sœurs de son père, trois aristocrates chrétiennes s'accrochant tant bien que mal à leur faste passé. Si l'action est située en 2001 à Ramallah, c'est le traumatisme post-1967 qui est évoqué dans un récit hors du temps, hors du monde, décalé.
Il s'agit très vite de trouver un mari à la jeune Badia et, dans une ville sinistrée et quasiment désertée par les bonnes familles, ce n'est pas aisé. Le tragique et le grotesque se mêlent constamment dans cette obstination du mariage, des apparences, des us et coutumes d'un temps qui n'est plus. On pense beaucoup à Visconti dans cette peinture universelle et fantomatique d'une aristocratie à la fois digne et ridicule qui rumine ses rancœurs et ses frustrations avec sourire et bienséance.
La mise en scène très stylisée, la superbe photographie et l'interprétation subtile des quatre comédiennes soulignent la rigueur d'écriture de la première fiction de Suha Arraf, connue pour être la scénariste des Citronniers et de La fiancée Syrienne.
Bien plus riche et libre qu'on pourrait le croire, plus subversif aussi, La belle promise est un film à découvrir !
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Créée
le 19 nov. 2015
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