A défaut de pouvoir voir ce que j'avais prévu ce soir, je me suis rabattu sur un autre film, bien moins clean, que je m'étais procuré pour me forcer à le voir : La bête. Mais là encore, il a fallu que je me pousse à le faire.
J'ai découvert La bête quand je cherchais des infos sur un film de Bigfoot violeur que j'avais vu, et j'étais tombé sur un article de Ain't it cool news sur la "sasquatchploitation". La bête ne rentre pourtant pas vraiment dans cette catégorie, puisqu'il s'agit d'une sorte d'adaptation érotique de l’histoire de la bête du Gévaudan (et non du conte La belle et la bête, comme j'ai pu le lire), faite en France.
Le réalisateur Walerian Borowczyk est apparemment réputé, il a fait "Intérieur d'un couvent" (à l'affiche bien laide, mais pas autant que celle originale de La bête), et le film que j'ai vu aujourd'hui serait un peu culte d'après ce que j'ai pu voir sur internet.
J'avais vu quelques images qui attestaient d'un érotisme rétro et classe, avec une photographie soignée ; ça m'attirait.
Je me suis procuré le director's cut, de 4mn plus court que la "version complète". Mais d'après ce que j'ai pu lire, il y a juste des dialogues en moins.
Le premier couple qu’on voit copuler dans le film, ce sont deux chevaux. Plan sur la bite d’un cheval qui pendouille. Plan sur le vagin d’un autre cheval, qui s’ouvre et se referme tout seul. Plan sur l’un de ces trucs qui rentre dans l’autre. La bite ressort avec du sperme qui dégouline, et le cheval mâle lèche le vagin de son partenaire.
On a droit à un dialogue entre des humains, et puis on revoit les chevaux s’enfiler !
Eh bah…
Déjà, les questions s’accumulaient dans mon esprit : comment ce film a pu être produit ? Dans quels types de cinémas a-t-il été diffusé ? De quelle façon a-t-il été présenté aux spectateurs, et comment ils ont réagi ? Si j’ai pu trouver sur le site Devildead des infos sur la genèse du film, je n’ai pu trouver des renseignements précis sur le contexte dans lequel s’est fait et est sorti le film, et je doute pouvoir dénicher ça aisément…
La temporalité floue du film perturbe aussi un peu. Il se passe vraisemblablement à l’époque où il a été tourné (on parle d’empreintes digitales à un moment), mais beaucoup d’éléments évoquent une époque antérieure, et parfois l’univers des contes de fées. Il est question d’un duc, une duchesse, un marquis, etc. L’action se déroule dans une grande demeure au style antique et qui s’apparente à un château. Les habits font datés, à l’exception de ceux d’un seul personnage, qui fait intrus.
L’histoire est celle d’un duc dont la famille est ruinée, et qui cherche à marier son fils à une jeune héritière anglaise. Ce genre de mariage arrangé, ça aussi, ça ramène à une autre époque.
On a droit à beaucoup de scènes longues et ennuyeuses. On revient aux chevaux qui copulent. Puis on reprend les scènes qui s’étirent, les dialogues peu intéressants. Les problèmes d’organisation du mariage des personnages, j’en avais rien à faire, surtout que pendant tout le film il est uniquement question des difficultés à contacter un prêtre pour qu’il bénisse cette union.
De plus, certains dialogues manquent de naturel : il y a ce conducteur qui se perd, et dit, en anglais, "je ne connais pas si bien la France", alors qu’il n’effectue qu’un petit parcours dans la campagne ; il aurait dit "je ne connais pas si bien la région", ça aurait eu plus de logique.
Il y a des phrases mais aussi des comportements étranges, comme quand ce marquis dit à la jeune Lucy de faire attention en manipulant un herbier, et que l’instant d’après, à l’annonce de l’arrivée de son frère, le type s’enfuit comme s’il y avait un danger, en arrachant le livre des mains de la fille et en laissant tomber des feuilles par terre.
C’est triste à dire, mais j’ai dû me retenir de passer directement aux scènes érotiques, qui sont assez rares, en fait.
Si on excepte des scènes rapides avec un couple qui se frotte l’un contre l’autre, on a surtout droit à des moments de subversions plutôt étranges. Lucy visite la demeure et tombe plusieurs fois, par hasard, sur des dessins zoophiles (derrière un tableau, dans un bouquin dans un tiroir, … on se demande ce que tout ça fait là). La fille du duc couche avec le serviteur, et à la fin de la scène, elle ouvre le placard duquel sortent deux enfants dont elle devait s’occuper ! Et à un autre moment, on voit un prêtre embrasser un enfant de chœur. Tout ça paraît bête et gratuit, disposé là par simple provocation.
La première scène digne d’intérêt selon moi arrive à 54mn, quand Lucy revêt un voile blanc léger. Une vision assez onirique, et qui justement enclenche une séquence de rêve, où l’héroïne se retrouve au 18ème siècle.
J’attendais de voir le viol par la bête ; l’idée était forte, le rendu est décevant.
On dirait juste un type dans un costume d’ours, avec une bite télescopique en plastique.
La fille perd tous ses habits durant une poursuite dans les bois, comme dans le plus poussif des films d’horreurs.
Putain, j’en aurais vu des films bizarre, mais avec La bête, j’ai eu l’occasion de voir une créature se masturber avec une perruque (parce que, bon, j’ai déjà vu trois films où Bigfoot viole quelqu’un).
Par la suite, des histoires de meurtre parmi les personnages et le twist final achèvent, pour moi, de faire de La bête un film complètement débile.