Miroir de ces propres démons
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le 17 nov. 2017
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Un film rare et peu connu qui traite d’un sujet peu abordé au cinéma : la guerre Russo-Afghane.
1981, un char russe perd sa colonne dans le désert Afghan et se retrouve seul en territoire ennemi, harcelé par les femmes des moudjahidin qui ont été "martyrisés" dans un petit village des montagnes.
La scène d’ouverture du film est précisément marquante en ce qu’elle montre comment un char russe peut "martyriser" quelqu’un. La bête de guerre, c’est évidemment le char, ce monstre de métal qui, au fur et à mesure de sa progression dans un désert minéral, perd ses fluides, sa force. C’est aussi le commandant du char, militaire borné et pratiquement aussi fanatique que ceux qui le poursuivent. La bête, c’est également cet engrenage de mort et de destruction qui part crescendo sous nos yeux horrifiés et qui entraîne tout le monde dans sa spirale infernale : soldats russes, combattants afghans et les femmes, figures récurrentes de la vengeance sauvage.
Nous sommes accompagnés dans cette plongée dans l’horreur par le regard distancié d’un jeune russe intellectuel et critique interprété par un Jason Patric dans un de ses meilleurs rôles (le pôvre!) et dont le personnage n’est pas sans rappeler celui de Matthew Modine dans Full Metal Jacket de Kubrick (bon, là, on ne joue pas dans la même catégorie!), sorti un an plus tôt. Un film qui ouvre une vraie réflexion sur la guerre et la fraternité, et dans lequel vous allez découvrir ce que veut dire "Nanawaté" (d’après le titre de la pièce de William Mastrosimone), "Tank Kaboum" (une petite idée, peut-être?) et la "vengeance est un plat qui se mange froid".
A voir aussi pour la beauté des paysages et pour éclairer sur l’âme afghane et le bourbier dans lequel se sont collés les américains.
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Créée
le 17 nov. 2017
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