An englishman in a western

C'est en Angleterre que s'ouvre La Blonde et le Shérif, où l'on suit Jonathan Tibbs, l'héritier d'un important magasin d'armes qui décide d'aller en Amérique pour y vendre ses fusils. Au fur et à mesure de son périple sur les terres de l'ouest, il fera la connaissance d'une belle et blonde tenancière d'un saloon.

Si je ne suis pas un grand connaisseur du cinéma de Raoul Walsh avec une dizaine de films vus, je suis régulièrement surpris à chaque découverte, que ce soit par le décalage entre ses différentes œuvres et tous les genres qu'il est capable d'aborder, voire de mélanger. Ici il mêle western et comédie en se basant sur le constant décalage entre le flegme, l'élégance et les habitudes britanniques avec des américains, bien plus violents, rustres et "mal élevés".

Walsh joue d'ailleurs sur les deux tableaux, offrant les passages classiques du western (diligence, partie de poker, indien, bataille de saloon etc) et les détournant pour jouer avec cette situation. Si l'ensemble ne manque pas d'idées, donnant parfois des séquences savoureuses, beaucoup d'entre elles sont assez mal exploitées et Walsh se montre parfois guère inspiré (à l'image des séquences musicales où, malgré une magnifique Jayne Mansfield, c'est assez plat et guère intéressant). C'est vraiment dommage car il y avait vraiment moyen de faire mieux avec cette idée de base et la mise en place de ce choc des cultures.

Après, La Blonde et le Shérif se regarde tout de même avec un minimum d'intérêts, notamment grâce à un très bon Kenneth More qui retranscrit à merveille à ce décalage. Si la première partie est assez terne, le film prend plus de sens dans la seconde où Walsh mêle le côté comédie avec celui action et démontre un vrai savoir-faire. Rajouté à cela un certain sens du rythme, un cadre vraiment sympathique ainsi qu'une Jayne Mansfield ne laissant guère indifférent avec ses bas, dentelles et bottines, et on a là un western qui se regarde gentiment et auquel on peut pardonner ses quelques manques d'inspirations.

Bref, Walsh livre une oeuvre assez originale et surtout surprenante où il mêle comédie et western et met en place un choc des cultures parfois savoureux et qui se regarde plutôt bien malgré ses quelques pannes d'inspirations.