Des Bohémiens installent leur camp sur les terres du comte Arheim,lequel leur enjoint de déguerpir le lendemain.Parmi ces intrus se trouve Oliver,un brave homme complètement idiot qui voyage en compagnie de son épouse,qui le houspille constamment et le trompe ouvertement,et de son inséparable pote Stanley,presque aussi crétin que lui.Le soir venu les romanos envahissent la ville et volent tout ce qu'ils peuvent.L'amant de la femme d'Oliver se fait choper par les gardes du comte et fouetter.Pour se venger il kidnappe la petite fille de l'aristocrate.Puis il s'enfuit avec sa maîtresse,abandonnant l'enfant à Oliver et Stanley.La petite,croyant qu'Ollie est son père, sera élevée par les deux olibrius jusqu'à ce que,vingt ans plus tard,les nomades reviennent dans le domaine d'Arnheim."Laurel et Hardy dans leur meilleur film",proclame l'affiche française.Heureusement que c'est faux car cette médiocre comédie sur fond de mélodrame simplet donne une bien piètre image du fameux duo comique.Ils ont fait beaucoup mieux que cette bluette au scénario bâclé qui fait partie de la longue série d'oeuvres tournées pour le producteur Hal Roach.Il s'agissait à chaque fois de plonger les deux rigolos dans des milieux et des époques différents,et là c'est tombé sur les gitans.Les réalisateurs James W. Horne et Charley Rogers ont souvent travaillé pour Roach et ont à ce titre shooté pas mal de Laurel et Hardy.Leur mise en scène tient la route,avec des plans variés qui s'enchaînent bien,une figuration nombreuse et correctement dirigée,plus une utilisation bien calibrée de leur paire de vedettes.Hélas ces films étaient souvent très ramassés,une durée d'une heure généralement,ce qui obligeait à emballer l'histoire en vitesse,sans trop la développer.D'autant qu'ici l'action est régulièrement interrompue par des chansons pas terribles qui viennent rogner encore la part de la narration.Du coup,en dehors des pitreries des zigotos,rien n'est vraiment traité et les trous scénaristiques côtoient en permanence les invraisemblances criardes.Par exemple l'épouse d'Ollie et son amant enlèvent la gamine mais n'en font rien.C'est juste un acte gratuit,pour emmerder le comte,alors qu'ils auraient pu exiger une rançon ou des avantages quelconques,surtout que l'argent les obsède.Pour achever de couler le film,il semble qu'il manque des scènes dans la version vidéo,c'est un vieux matériel visiblement mal conservé.A part ça,la plupart des gags sont faibles,c'est écrit avec de gros sabots,ou des moufles,et les résolutions sont trop faciles.Les gens du voyage font l'objet d'une description caricaturale typique de l'époque,les Bohémiens passant leurs journées à chanter et danser,et leurs nuits à voler.On y va carrément,sans s'embarrasser de politiquement correct,ce qui change agréablement des pincettes qu'on prend maintenant à propos de tout.Laurel et Hardy sauvent le film avec leurs pitreries,répétitives et pas finaudes mais parfois efficaces,et leurs qualités d'interprètes dont les techniques de jeu s'accordent idéalement.L'air bonasse d'Hardy et les avanies qu'il subit le rendent automatiquement sympathique,tandis que les grimaces et les mines ahuries de Laurel sont proprement irrésistibles.Il y avait sans doute pour le scénariste Frank Butler matière à tirer nettement mieux de cette histoire,adaptée quand même d'une nouvelle de Cervantes,"La petite gitane",extraite du recueil "Nouvelles exemplaires",mais il a manifestement dû composer avec des impératifs de production incontournables.

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