Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, les studios Disney continuent à peiner pour trouver de l’argent et assurer leur survie. Alors qu’avec Saludos amigos, ils avaient rencontré un succès modéré mais bien réel, sa suite Les Trois caballeros ne fonctionne déjà plus aussi bien, ce qui a pour effet d’annuler la troisième suite prévue, Cuban Carnival. Cela ne signifie pas pour autant que Walt Disney abandonne les compilations de courts-métrages, toujours plus économiques que la production de longs-métrages.
Avec La Boîte à musique, Walt Disney abandonne donc l’Amérique du sud pour proposer une sorte de nouveau Fantasia, avec des chansons d’artistes contemporains. Seulement, le choix des musiques et des courts-métrages introduit dans le film un manque d’unité cruel, d’autant que contrairement aux précédentes compilations des studios, les courts-métrages se succèdent sans que rien ne vienne les lier entre eux. On se retrouve donc avec des courts-métrages parfois très réussis (Pierre et le loup, qui domine sans conteste l’ensemble, avec La Baleine qui voulait chanter au MET), souvent sympathiques (Les Martin et les Blaise, évacué de l’édition DVD de 2000 pour d’obscures raisons auxquelles le politiquement correct n’est sans doute pas étranger, Casey à la batte, Johnny Fedora et Alice Blue Bonnet ou encore All the cats join in) ou alors plats et langoureux (Blue bayou, Ballad in blue, Deux silhouettes, After you've gone).
Si, dans les meilleurs moments du film, on retrouve avec plaisir l’inventivité et l’humour si caractéristiques des studios Disney, le résultat reste trop inégal pour dépasser le stade plaisant.