En 1944, après avoir abandonné l'idée d'une troisième compilation mettant en valeur l'Amérique latine suite au score insuffisant des Trois caballeros au box-office, Walt Disney songe sérieusement à donner une suite à son chef-d'oeuvre Fantasia. Axé à l'origine sur une certaine variété de courants musicaux, le projet va petit à petit prendre une nouvelle forme, et se concentrer sur une musique plus populaire.
Temporairement intitulée Swing Street, avant d'être rebaptisée Make Mine Music, cette nouvelle compilation musicale délaisse effectivement les classiques incontournables de Fantasia, pour privilégier des sonorités plus jazzy, faisant appel pour l'occasion à une poignée de célébrités de l'époque.
Divisé en dix tableaux, Make Mine Music peine cependant à retrouver la force et la poésie de Fantasia. Bien que bénéficiant d'une animation dans les normes, les segments s'avèrent rapidement fades et anecdotiques, formellement impeccables mais incapables de délivrer la moindre émotion, là où Fantasia parvenait à être à la fois ludique et fascinant.
Se reposant bien trop souvent sur une voix off encombrante au détriment de la musique et de la narration, Make Mine Music, s'il a le mérite d'être court (en gros, la moitié de Fantasia), est une nouvelle production anecdotique de la part d'un studio subissant de plein fouet l'actualité internationale.