La Boîte à musique
5.3
La Boîte à musique

Long-métrage d'animation de Robert Cormack et Clyde Geronimi (1946)

8ème Classique Disney: La Boite à Musique (1946)

Si la seconde Guerre Mondiale est enfin terminée, la "période de guerre" de Disney se poursuit et ne prendra fin qu'en 1950 avec la sortie salvatrice de "Cendrillon". D'ici là, nous aurons affaire à une société victime de graves problèmes financiers qui continuera de réaliser des "pseudo-longs-métrages"... en fait des compilations de courts métrages. Moyen peu onéreux de rester présent dans l'esprit des gens tout en gagnant suffisamment de pognon pour survivre.

Sauf que là, c'est le drame... On est pas loin des fonds de poubelle de Disney !

Bon, d'accord, j'exagère un peu mais... bon sang qu'est-ce qu'on s'emmerde en regardant cette "Boite à musique" ! C'est le bordel total: les courts-métrages s'enchainent de façon anarchique, sans aucune séquence logique faisant le lien entre elles (contrairement à "Fantasia" ou aux "Trois Caballeros"). On a l'impression que Disney ne fait même plus d'effort pour nous faire croire qu'on est devant quelque chose qui nourrirait la moindre ambition artistique.

Les histoires racontées sont souvent peu mémorables, parfois carrément niaises, et les chansons qui les accompagnent, (musique populaire des années 40...) est à mille lieues de la qualité habituellement proposée par le papa de Mickey. Seul avantage d'être à ce point en roue libre: les styles visuels diffèrent à presque chaque séquence.

Malheureusement, c'est l'occasion de nous brûler les yeux avec des esthétiques minimalistes, souvent peu soignées voire parfois simplement moches. La première histoire culmine déjà assez haut sur la montagne de la laideur, avec ses dizaines de personnages qui ont tous exactement la même tronche de fossile. Ah ben oui, quitte à faire des économies, autant y aller franco !

Si on rajoute à ça des effets (notamment psychédéliques) déjà vus et revus chez Disney, l'impression de redite et de bâclage devient franchement dérangeante lorsqu'on regarde ce pseudo "long-métrage" qui n'avait décidément rien à foutre dans les classiques Disney.

A sauver tout de même: l'histoire des deux chapeaux, assez originale et visuellement plus accueillante que les autres; "Pierre et le loup" qui est, et de loin, l'histoire la plus proche de la qualité habituelle de l'animation Disney; et aussi les toutes dernières minutes de cette Boite à Musique qui, plutôt que de proposer l'habituelle happy-end, expose son spectateur à une mise à mort inattendue franchement bien vue. On ne peut toutefois s'empêcher de penser que cette audace narrative est l'expression plus ou moins inconsciente d'un studio d'animation qui se sent vivre ses dernières heures...

Bonus: Avec ce film, c'était la première fois que l'anatomie d'une jeune fille était "dévoilée" au cinéma (eh oui, mon titre n'était pas putaclic). Une grande première qui ne posait apparemment pas de problèmes à l'époque mais qui est censurée aujourd'hui par Disney... qui régresse donc au lieu d'évoluer, on l'aura compris !

Amrit
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le 5 sept. 2024

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