Avant ses chefs d'œuvres de noirceur, Yves Allégret se faisait la main avec cette opération strictement commerciale qui est une ode à la beauté de Viviane Romance (elle a d'ailleurs écrit le scénario avec René Lefèvre qui signe également les dialogues et joue une de ses quatre victimes).
La belle vient s'incruster dans le ménage de quatre copains célibataires (jeunes artistes en galère ce qui justifie leur attitude fofolle et bon enfant) bien décidés à bannir ces emmerdeuses de bonnes femmes de leur quotidien. Evidemment elle les séduira tous et trouvera finalement l'homme de sa vie parmi eux en la personne de l'inévitable Franck Villard.
Ce genre de scénario typiquement vaudevillesque était courant en cette époque ou la frontière entre théâtre et cinéma était encore mince. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'à l'écran cet humour peine à vieillir convenablement.
Après ce n'est pas nul: Allégret fait son possible pour donner à tout ça une apparence cinématographique (on trouve quelques utilisations ingénieuses du décors), Romance est à croquer, Lefèvre, Louis, Villard et Guisol sont très à leur aise et on (sou)rit même ci ou là. Mais trop peu. Allégret n'est pas à sa place, ce n'est pas son univers de noirceur et de pessimisme et cela se ressent.
A noter quelques seconds rôles encore inconnus: Simone Signoret, Gérard Philipe, Jacques Dynam et Paul Frankeur.
Une joyeuseté plutôt insipide.