ça peut sembler dingue mais il est probable que j'ai vu plus de films typés années 80 que de films français. Considérons que la Boum vient équilibrer un peu tout ça.
En cette période de confinement (qui j'espère ne sera qu'un souvenir quand je relirais cette critique dans un an ou deux), quoi de mieux qu'un film rempli d'interactions sociales pour parfaire ma culture 80s.
En quelques années, j'ai été confronté à beaucoup de teen movies de cette décennie. Mon avis n'est donc pas celui d'un cinquantenaire qui se rappelle avec émotion ses années jeunesse, mais bien celui d'un fan féru de ces années.
Je ne partais pas forcément confiant vis à vis de la Boum. Le kitsch n'est pas pour me déplaire, ni le romantisme à la sauce 1980. Mais certains films comme Dirty dancing ou flashdance en abusaient et ça se voyait. Ici, il se pourrait que ce soit le cas, mais je n'arrive pas à le déplorer pour autant.
J'ai beaucoup aimé le film, notamment sur son deuxième tiers. Difficile de lui trouver des défauts techniques dérangeants; très peu de longueurs quand le film prend le temps de se poser, très bien cadré, une bonne BO, ...
Le casting est sans doute pour beaucoup dans la réussite de ce classique. Sophie Marceau et Denise Grey interprètent avec passion deux personnages très intéressants malgré l'aspect un peu simpliste de l'héroïne principale qui pourrait juste être résumé à une ado face à ses sentiments. La plupart des interactions entre les différents acteurs participent à l'impression de naturel qu'on retrouve fréquemment pendant le visionnage: la force principale du film reste en effet sa manière de représenter pendant presque deux heures une tranche de vie des années 80.
Débordant d'émotions, de moments de tension et de conflits, le film n'échappe pas au cliché du teen movie (pas encore si popularisé en 1980). Mais il y a dans La boum cette impression inexplicable que ces clichés sont ici une grande qualité. Au fil du récit, dont la fin est certes un peu abrupte et peut-être un peu facile, on s'attache aux personnages et à l'histoire qu'ils vivent.
L'équilibre entre famille et amis, la crise d'adolescence, le mensonge et la vérité, sont des thèmes essentiels dans le film, et relativement bien traités. On observe une évolution chez les personnages, notamment les parents de Vic, qui les rend très humains.
A cet aspect global qui fait de La boum un film agréable à regarder viennent se greffer un humour parfois très bien mené (notamment la scène dans le cinéma) et un charme indéniable dégagé par cette atmosphère mélancolique. Moins nostalgique que Diabolo menthe (dont l'influence se ressent beaucoup dans la première partie), La Boum fait néanmoins partie de ces films qui captivent et retiennent le spectateur dans un espace de quiétude et de rêve, bercé par un romantisme kitsch des mieux gérés dans les teen movies.
Enfin, non content de proposer un voyage dans la vie d'une adolescente des années 80, le film permet aussi d'aborder des sujets plus sérieux avec beaucoup de justesse: les années qui passent chez les "grandes personnes" (les parents, mais aussi l'arrière-grand-mère), l'importance de trouver quelqu'un à qui parler, le fait de se comporter comme un enfant dans une société adulte (excellement illustré par le rôle de Claude Brasseur, confondant de naturel)...
Bref, objet illustre des années 80, La Boum mérite son statut de film culte et offre une belle photographie de cette décennie un peu romancée maintenant qu'entre 30 et 40 ans nous sépare d'elle. On y trouve beaucoup d'authenticité et d'intérêt pour les personnages, faisant de ce teen movie un film à part entière et non une simple comédie romantique un peu kitsch.