Le scénario est tout a fait sommaire. Le caissier et le comptable d'une société convoient pour leur supérieur une grosse somme d'argent. De Toulouse à Paris, les deux employés modèles auront à coeur de livrer le magot un peu louche en dépit de diverses péripéties superficielles, de trains ou de rendez-vous manqués.
Au contraire des meilleures comédies de Mocky tournées dans les années 60, "La bourse et la vie" n'a pas de vocation satirique. Ce qui destine la comédie à n'être qu'un divertissement mineur supplémentaire pour Fernandel. En revanche, on y retrouve avec plaisir les personnages typés et farfelus chers à Mocky. Ils apparaissent brièvement ou épisodiquement au cours du périple de Migue et de son collègue Schmidt et constituent l'essentiel de l'attention qu'on porte au film. Ces figures singulièrement cocasses caractérisent l'oeuvre entière et le style du cinéaste, sorte de compromis, relativement à la mise en scène et à la direction d'acteurs, entre candeur et complaisance.
En tête d'affiche, Fernandel joue si sobrement (probablement parce que la comédie n'est pas formellement conçue autour de lui) qu'il intègre très discrètement, très humblement, un univers comique qui n'est pas forcément le sien.