Un conte de Noël
Visionné 15 ans après sa sortie lors de sa rediffusion le 25 décembre, "La bûche" possède cette vertu de rassembler les générations, devant une comédie douce-amère qui divertit, non sans soulever...
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le 29 mai 2015
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Le temps des quelques jours précédant le réveillon de Noël, Danièle Thompson dresse l'état des lieux d'une famille aux relations tendues et distendues. L'habituelle dialoguiste de Gérard Oury, pour sa première réalisation, expose les turpitudes passées et présentes de Claude Rich divorcé de Françoise Fabian et de leurs trois filles Sabine Azéma, Emmanuelle Béart et Charlotte Gainsbourg, fratrie aussi disparate que possible.
Sur le ton de la comédie légèrement amère, la réalisatrice nourrit de petites rancoeurs parfaitement communes ce microcosme familial qui, dès lors, n'en est que plus ordinaire. Les personnages, déjà, ne se signalent guère par l'originalité ou par une quelconque épaisseur. "La bûche" est, par son casting comme par la nature du sujet, un film au féminin. Je le dis dans un sens péjoratif. Les héroines de la réalisatrice ne se définissent ici, pour l'essentiel, que par des préoccupations très prosaïquement féminines: infidélité et amours extraconjugales, divorce et enfant adultérin, toute la gamme des émotions faciles pour la sitcom de l'après-midi, jusqu'à expliquer comment on accommode la dinde de Noël, jusqu'au rebondissement éculé
de l'infarctus et de l'hospitalisation du père
qui calmeront les esprits échauffés par les plus banales querelles.
Prisonniers de situations et incidents trop manifestement artificiels, les personnages apparaissent survolés et inaboutis. Et les plans rapprochés que réalise Danièle Thompson -sur les visages, au cours de monologues pseudo émouvants- leur sont cruels en ce qu'ils stigmatisent combien Stanislas et les siens manquent de matière et de dispositions à la dérision.
La mise en scène, insuffisante, sans idée, n'est pas étrangère à cet état. La cinéaste passe d'un personnage à l'autre sans souci de cohésion, au sens où les transitions ne sont motivées ni par la nécessité du récit ni par une astuce de montage et encore moins par un effet humoristique. Thompson glisse quelques "formules" de dialoguiste qui n'ont que l'effet pervers de souligner la pauvreté psychologique et sentimentale des protagonistes.
Dans ces conditions d'ennui et d'indifférence, on saura au moins gré à la réalisatrice de nous épargner la soirée du réveillon...
Et dans le registre des chamailleries familiales, mieux vaut revoir 'Hannah et ses soeurs
Créée
le 13 oct. 2024
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