Plusieurs récits se déroulent simultanément, se croisant sans se reconnaitre. Tableau social d'un Santiago individualiste, guidé comme ailleurs par l'impérieuse nécessité de consommer et de paraitre pour pallier au vide existentiel, au détriment d'un épanouissement des valeurs humaines (un syndicat des coiffeurs qui renie ses éléments les plus remarquables; une dame âgée accueillant régulièrement son vieux voisin pour partager un repas, par contraste; une clarinette restituée à son propriétaire par celui qui interrompt par ailleurs ses relations sentimentales en plein envol par pragmatisme, ou qui n'avait d'autre rêve initialement en tête, qu'une acquisition d'automobile ...). Marchandisation grotesque des restes mortuaires, inefficacité des services sociaux totalement à côté des réalités ou dysfonctionnements abusifs de l'administration (jeune mère isolée ne pouvant subir une intervention médicale, les services se montrant inopérant à garder son enfant en bas âge; agent social prodiguant des conseils sanitaires très théoriques à des prostituées; avortement interdit; corruption dans l'administration favorisant certains privilégiés*).
La jeune mère ponctue régulièrement le récit comme figure de la mauvaise conscience. Le segment relatif à la fille de Teresa est mal développé. Les autres figures ont davantage de relief.
6,5/10
(*) le musicien âgé privilégié au conservatoire, au détriment du clarinettiste Mario, fait songer à une réalité politique du Chili concernant des sénateurs pro-Pinochet dont le mandat a été reconduit indéfiniment.