Un homme se rend chez son ex-femme à propos de la vente de leur maison de campagne. Sauf que cette dernière refuse le divorce, et elle va le piéger dans sa maison, au sein d'une cage où il ne peut pas communiquer avec l'extérieur, dans le seul but de le garder auprès d'elle.
Il fallait vraiment un acteur du statut de Lino Ventura pour nous faire accepter ce qui est finalement un exercice de style, car au fond, il n'y a quasiment que lui à l'écran avec son ex-femme jouée par Ingrid Thulin, échappée du cinéma de Ingmar Bergman. Si on excepte une apparition assez ironique de Dominique Zardi en facteur...
Pourtant, on arrive à accepter cette histoire saugrenue, où au fond, c'est l'histoire d'un homme réduit à l'impuissance par l'entremise de son ex-femme qui a quant à elle l'ascendant. Y compris de vouloir le tuer si nécessaire. De plus, la réalisation de Granier-Deferre arrive à exploiter les méandres de ce lieu exigu, où un détail peut être une idée pour tenter de s'échapper, y compris une grille donnant sur le jardin, et ainsi de suite.
Au fond, je peux comprendre que le film ait été un échec à sa sortie, car on ne voit pas Lino Ventura comme d'habitude, fort et puissant ; là, il est clairement dans une position d'infériorité, et sa carrure ne suffit pas face à l'intelligence viciée de cette femme. Granier-Deferre et Ventura tourneront tout de suite après le gros succès que sera Adieu Poulet, mais en tout cas, j'ai aimé voir un acteur dans un côté un peu moins viril, peut-être plus intime...