La Cage aux folles est une comédie populaire de commande réalisé par Édouard Molinaro, écrite par Marcello Danon, sur des dialogues de Francis Veber d’après la pièce très populaire de Jean Poiret sur une très bonne musique composée par Ennio Morricone... Une adaptation franco-italienne qui met en scéne Renato Baldi (joué par Ugo Tognazzi... Doublé en VF par Pierre Mondy... qui apporte une certaine finesse au personnage) et Albin Mougeotte (superbe Michel Serrault) un couple homosexuel presque sans histoire, jusqu'au jour ou Laurent (joué par Remy Laurent) le fils hétérosexuel de Renato annonce a son père qu'il va se marié avec Andréa (jouée par Luisa Maneri) la fille du député Simon Charrier (joué par un Michel Galabru inégal), un membre éminent du parti ultraconservateur « Union pour l'ordre moral » et père de famille particulièrement sévère... et le mari de Louise (jouée par Carmen Scarpitta... excellente de froideur) une femme maitresse très calculatrice... Alors que Renato est le directeur de la boîte de nuit « La Cage aux Folles ».... et qu' Albin est « Zaza Napoli », le travesti vedette du cabaret... Une comédie très populaire qui a eu un énorme succès (il est resté plus d'un ans a l'affiche d'un cinéma de Toulouse) très bien interprété par Michel Serrault qui n'a pas volé son César... qui a donné a deux suites très inégales, un spectacle musical composée par Harvey Fierstein en 1983... est un remake réalisé par Mike Nichols avec Robin Williams (excellent) et Nathan Lane... D'accord, c'est moins bien que la pièce. La grosse erreur vient du casting : Tognazzi, imposé par la coproduction italienne est sinistre.... Quant a Serrault, lui, explose dans un rôle de diva capricieuse. Il réussit même à émouvoir furtivement... Inégale, certes, et tout particulierement sur la fin, cette comédie trop populaire pour certains, à curieusement vieilli assez bien (Je viens de le revoir récemment) et vaut surtout pour une brève et superbe scéne ou Michel Serrault apparaît habillé en homme, costume strict et cravate noire.... qui devant la gêne de son entourage, il s'éclipse tout penaud en reconnaissant : « Vous avez raison. C'est peut-être comme ça que je suis le plus choquant. » Grâce à de petits détails de ce genre, La Cage aux folles s'élève au-dessus de la clownerie facile et plaide à sa façon pour le droit à un brin de folie et à toutes les différences.