Dans sa villa cannoise, Maguy (Nathalie Baye), riche et seule, s'est entourée de quelques cohabitants devenus des amis qu'elle commande et entretient. L'arrivée de la fille de Maguy pourrait briser ce bel ordonnancement où chacun parait trouver son compte.
D'après Simenon, le sujet mis en scène par Jacques Fieschi aurait pu faire un film intéressant, voire par moments cocasses, autour du personnage de Nathalie Baye, femme névrosée craignant la solitude et régente d'une petite cour hétéroclite du fait qu'elle détient les cordons de la bourse. Mais le film reflète un certain cinéma français, nombriliste et compassé, où les personnages déclinent démonstrativement leur état psychologique avec une lucidité et des mots qui ne semblent pas les leurs mais ceux d'un scénariste appliqué et parfois sentencieux. On aurait préféré que les protagonistes parlent moins, expliquent moins, et que Fieschi soigne sa mise en scène, s'attache à raconter une histoire modeste et sensible.
Ses personnages et le film dans son ensemble versent, au rythme des anicroches et de la discorde qui s'installe, dans le dolorisme -puis le mélo- vain et rébarbatif parce que verbeux et affecté.