Venue présenter son film au Festval International du Film de La Rochelle, Carole Laure nous a dit en substance : "Vous n'allez pas rire DU TOUT, je vous préviens ! Et vous allez voir le vrai Québec."
Du Québec on n'aura pas vu grand chose d'autre que des buissons et des façades d'immeubles cradingues, et certains plans ont suscité l'hilarité de la salle : voilà ce qu'on appelle une présentation ratée... pour un film qui ne l'est pas moins.
L'histoire : une ado kidnappe son père et le séquestre pour lui faire comprendre tout le mal qu'il a infligé à la famille en tabassant régulièrement sa femme. Sur cette trame particulièrement lourde, Carole Laure dresse un portrait de famille sans réelle finesse, fait dans la psychologie de comptoir, use et abuse de séquences oniriques mal foutues, tente l'absurde "à la Lynch" et rate son coup, fait rire malgré elle... Le sujet est manifestement très proche d'elle et elle a sans aucun doute voulu bien faire, mais à vouloir traiter trop sérieusement une histoire si intime elle n'a pas su éviter l'écueil d'une naïveté et d'une maladresse confondantes.
Dommage, son précédent film, CQ2, sur un sujet pourtant aussi lourd, tenait plutôt bien la route. Seuls points positifs ici, l'accent québecois, que j'adore, la présence de la toujours aussi belle Pascale Bussières, et dans le rôle principal la jeune Catherine de Léan, magnifique révélation.