Ici, comme dans tous ses films, Gérard Oury associe une action mouvementée à la comédie. A la cavale déjà animée de Martial Gaulard, condamné à mort en suspens, et de son avocat Duroc, s'ajoute l'agitation de Mai 68 dont les évènements servent de cadre au sujet.
Cependant, dans sa hantise du temps mort, Oury met en scène sans beaucoup de rigueur, et le réalisateur semble trop peu soucieux de vraisemblance, tout au moins de subtilités. Il en résulte des gags téléphonés et parfois puérils, comme en témoigne l'interprétation excessive de Pierre Richard.
Reste la relation entre l'avocat farfelu et son client, un mauvais garçon dont on devine bien que la condamnation fait suite à une plaidoirie malheureuse du premier. L'association des deux personnages est classique, au cinéma en général comme chez Oury (Bourvil et de Funès) relevant du contraste et de l'opposition de styles entre deux personnages. Victor Lanoux, en évadé débrouillard et peu scrupuleux, flanqué de son avocat intègre qui prétend lui obtenir la grace présidentielle, forme avec Pierre Richard un couple mal assorti donc comique. Le duo, auquel on peut ajouter le couple de bourgeois apeuré par les évènements de Mai, composé par Jean-Pierre Darras et Yvonne Gaudeau, constitue le principal intérêt du film.