Avant d’entrer dans le vif du sujet je pense qu’il est important de préciser que je n’ai rien contre Cyprien, je n’aime pas forcément ses podcasts de base mais ces deux premiers courts-métrages m’avaient plutôt emballé et je me suis dit que peut être qu’il avait du talent au final.
Et là ce fut l’hécatombe.
Cyprien essaie depuis un moment déjà de s’imposer en tant qu’ « icône geek », avec notamment sa chaîne de gaming avec Squeezie et les nombreuses références pop-culture présentes dans ses vidéos. On pouvait donc décemment attendre de sa part qu’il traite avec tendresse et bienveillance une communauté dont il veut être un des leaders. Je ne m’étais jamais autant trompé …
Au travers de ce court-métrage, Cyprien ne fait pas que dénigrer la communauté « geek » (à mettre entre guillemets à chaque utilisation) il dénigre aussi l’homme (avec un petit h) en le remettant au niveau de tous les clichés indécrottables qu’on a pu entendre sur ce qu’est être un bonhomme, un vrai !
Au commencement,
Mais bref, je m’égare, l’histoire de base c’est deux fans de rétro gaming et de jeux vidéo en général qui, dans une brocante, arrivent à se procurer la cartouche prototype du premier jeu Mario. S’en suit alors moult péripéties et conflits entre les deux protagonistes (qui font aussi des vidéos sur YouTube by the way, Inception tout ça tout ça) puisque l’un d’eux veut vendre la cartouche et l’autre pense qu’il faut la garder. Et c’est là que les embrouilles commencent, les dialogues et l’écriture du métrage sont tellement mauvais et les idées défendues tellement indéfendables qu’on se demande si le tout n’est pas sponsorisé par Michel Leeb.
Je m’explique, lorsque nos deux stéréotypes entrent en conflit c’est forcément le personnage de Gaby (Cyprien) qui n’obtient pas le dernier mot grâce à un argument ULTIME: le puceau ex-machina. C’est à dire qu’à partir du moment où Flo (le second comparse) lance à Gaby qu’il est puceau et bien la conversation est terminée et l’intégralité de l’assistance se fige comme choquée par cette révélation. Si on était tentés de se dire que ça semble déjà suffisamment affligeant, c’était sans compter sur le personnage de la sœur de Gaby qui, non mécontente de faire des vannes sur les « geeks » jamais entendues auparavant (tu pues, tes jeux c’est pour les gosses, t’es qu’un puceau,…), nous gratifie d’une des plus belles répliques de l’histoire des dialogues, ça fait un peu comme ça: « Tu t’es battu, t’étais en gard’av, … T’es peut être bien un homme en fait ! » .
Je pense que quand on a une notoriété comme celle de Cyprien, surtout auprès des jeunes, il est indispensable de faire attention au message qu’on veut faire passer et là bah… merde c’est moche quoi. Est-ce bien tout ce que nous sommes, nous autres hommes ? Est-ce bien ça la virilité en 2016 ? C’est ce qu’on veut montrer à des ados qui, peut-être se cherchent encore, comme modèle de virilité ?
Hé oh ! Humour hein ?
Et oui justement, l’humour, parlons-en tiens. Je ne vais pas m’étendre dessus, peu de gags font mouche et le tout nous fait revivre les plus sombres heures du cinéma français. Ce qui me fait dire ça c’est tout particulièrement le gag de la tortue pendant la dantesque poursuite à la sauce Mario Kart, ceux qui l’ont vu me comprendront.
Pour finir je voulais tout de même m’attarder un instant sur les points positifs. Tout comme dans Le Hater et Technophobe la qualité de la réalisation reste plutôt bonne, la mise en scène est soignée sans pour autant réinventer la roue et les acteurs sont bons (il est donc d’autant plus désolant de les voir camper des rôles aussi pauvres…). Pour ce qui est de la musique, il s’agit ni plus ni moins des thèmes de Mario repris selon la situation avec plus ou moins de talent mais malheureusement la bande-son au complet rend le tout très très lourd.
Au final, La Cartouche est, selon moi, une erreur de parcours à éviter à tout prix si vous voulez vous intéresser au travail de Cyprien en tant que réalisateur. Lourd, plein de stéréotypes et à la limite de l’insultant parfois; il obtient une note bien méritée de … 2/10.
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