À deux doigts de tenir ses promesses.
Vous lancerez probablement ce film motivé en partie par la présence du duo Lee/Cushing, appâtant votre intérêt d'amateur de macabre kitsch et sordide. Puis vous poursuivrez votre visionnage en gardant à l'esprit les explications de départ digne d'un Lovecraft comme vous l'aimez, concernant une ancienne race supérieure plus vieille que l'humanité qui s'apprête à ressurgir et à nous anéantir - nous, petites erreurs insignifiantes de la Nature.
Bref, dès la fin de l'analyse de la découverte du personnage de Cushing, un film se joue dans votre imagination, qui se révélera bien plus satisfaisant que The Creeping Flesh. Ce dernier part vite dans tous les sens et vous laissera sur votre faim, notamment en suivant les errances inintéressantes et contre-productives de la fille du professeur. On y a juste droit pour étirer douloureusement la durée du film, le ramollissant et nous faisant tourner autour du pot.
Même avec peu de moyens, de bon suspenses auraient pu se bâtir en développant l'idée évoquée dans la première partie sans pour autant trop en montrer. Mais celle-ci n'est malheureusement pas vraiment le sujet, et le spectateur est noyé dans la confusion d'une autre histoire qu'il n'accepte que dans l'espoir d'une conclusion qui puisse combler ses attentes. La frustration réside dans le fait de regarder un autre film que celui que l'on s'est vu promettre.
Vers la fin on nous relance vite fait sur la " bonne " voie, mais c'est rapide, bâclé, et pour notre peine on nous offre le strict minimum, avec en plus un petit retournement de situation déjà vu mais qui peut plaire quand même.
On a néanmoins de bonnes ambiances, et l'esthétique du film est délicieuse pour les friands du genre.