Les aléas amoureux au jeune âge

Lucile, ravissante jeune femme insouciante (Mme Catherine Deneuve), vit en couple avec Charles, un homme d’affaires aimant, de vingt ans de plus qu’elle (M. Michel Piccoli). Elle profite du cadre de vie luxueux qu’il lui fait partagé, jusqu’au jour où, lors d’une soirée, elle rencontre Antoine, un jeune homme séduisant de son âge (M. Roger Van Hool), qui se trouve être un gigolo. Ils se revoient, puis l’affaire s’emballe. Lui quitte sa riche maîtresse et invite sa nouvelle compagne avec Charles pour s’installer avec lui. Lucile finit par suivre, avec enthousiasme, mais finit par déchanter, en regrettant le mode de vie et les facilités d’antan, que lui offrait Charles. Aussi part-elle se saouler à Saint-Tropez, face à cette situation complexe.
J’apprécie, dans le monde de Françoise Sagan, son analyse des entrelacs amoureux, la psychologie qu’elle y distille, dans la confection de ses romans qui s’avèrent beaucoup moins superficiels et légers qu’à première vue. Et j’ai aimé retrouvé cette finesse dans cette adaptation, de surcroît interprétée par de bons acteurs, même si Mme Deneuve fait du Deneuve.
Une jeune femme futile découvre la complexité de l’amour, en se retrouvant ballottée entre la beauté d’un garçon aussi léger qu’elle, tant en patrimoine qu’en esprit, et le cadre de vie de l’homme qui l’aime et comble tous ses besoins. L’alternative ne constitue pas une question facile et amène à une réflexion sur les arcanes de l’amour et la constitution d’une existence, sentimentale et matérielle. Ne pas se poser la question à temps amène à des déconvenues, dont est victime Lucile, comme bien d’autres jeunes.
C’est pourquoi la trame du roman et de son interprétation s’avère profonde, assez riche de questions philosophiques et psychologiques, auxquelles il n’est pas aisé de répondre. Ce film, assez peu connu, s’avère donc plus fin que la futilité de sa tonalité principale.