Gaspard, jeune homme ténébreux, arrive à Dinard, pour passer des vacances dans une maison prêtée par un ami, où doit le rejoindre Léna, sa petite amie. Il fait tout de suite la connaissance de Margot, étudiante en anthropologie qui exerce le métier de serveuse. Comme Léna tarde à le rejoindre, Margot tente de le pousser dans les bras de Solène, jeune femme entreprenante rencontrée en soirée, tout en gardant des vues sur lui, ce qu’elle finit par lui avouer. Longtemps dans le déni, Gaspard se rend compte qu’il est pris dans le feu des charmes de trois femmes. Contrairement à la Collectionneuse, le marivaudage n’est ici que verbal et involontaire. Victime de son succès et de son impuissance à trancher, le protagoniste patauge. Les discussions deviennent assez vives, Gaspard devant se rendre compte de l’état de la situation.
Renouant avec les littoraux et les entrelacs amoureux, comme dans la Collectionneuse et Pauline à la place, Rohmer opère ici une forme de synthèse ou de pastiche de ses meilleurs moments. Les dialogues servent à décortiquer l’attitude psychologique de Gaspard, protagoniste, comme des trois femmes qui l’entourent entre lesquelles il hésite, bien malgré lui. Il est question de bateau et de corsaire, sur fond de chansons de marin, pour me mieux montrer comment tangue ce pauvre Gaspard. Sa lâcheté et son charme sont traités avec drôlerie, deuxième degré et finesse, dans ce film solaire balloté par les vents. Mais les erreurs et incompréhensions finissent également par passer. La métaphore vaut la peine d’être découverte.