New York, de nos jours. Ingrid (Julianne Moore) vient d’emménager. Elle dédicace son dernier livre dans une librairie. Là, une amie lui apprend que Martha (Thilda Swinton), qu’elle a perdue de vue est hospitalisée pour un cancer agressif.
Ingrid rend visite à Martha qui a de l’espoir dans les protocoles médicaux. Les amies se retrouvent et échangent des souvenirs et des nouvelles, que le spectateur découvre par des flash-back. Martha, reporter de guerre, entretient des relations tendues et distantes avec sa fille Michèle. Martha a eu un amant commun avec Ingrid.
Malheureusement, les nouveaux traitements contre le cancer n’ont pas d’effets sur Martha, dont l’état décline brusquement.
Martha demande alors à Ingrid, un ultime acte d’amitié.
« La chambre d’à côté » multiplie les références artistiques, dont par exemple Edward Hopper (pour les cadrages, lumières, couleurs, lignes…), « Persona » de Bergman, « Les gens de Dublin » de James Joyce …
Pedro Almodovar ne cache ni ses opinions politiques, ni ses opinions sur l’euthanasie.
Les actrices sont superbement filmées, costumées, maquillées ou non, notamment Tilda Swinton dont la singularité magnétise. Le moindre détail dans la réalisation est soigné, voire parfait. Le choix musical est très bien adapté à l’ensemble.
Je n’ai pas trop adhéré à tout ce qui est textuel : trop intellectuel, fermé à tout débat et tout questionnement. J’ai trouvé que les dialogues manquaient de doute, de chair, de vie.
Pour reprendre des termes de l’esthétique Nietzschéenne, Almodovar avait habitué le spectateur à des visions dionysiaques du monde. Ici son regard devient Apollinien, pour le plus grand plaisir visuel du spectateur. Mais face à une telle tragédie : souffrir d’un grave cancer et demander à quelqu’un un accompagnement vers le suicide ; ce choix esthétique est-il adéquat ?
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