J'ai pris du plaisir à regarder ce film. Ses deux actrices sont merveilleuses. La bonde Martha (Tilda Swinton) atteinte d'un cancer incurable veut mourir selon son propre scénario. Car c'est bien d'un scénario qu'il s'agit. Pensé dans tous les détails, jusqu'à une fausse alerte, histoire de voir l'effet. Martha est finalement une horrible intellectuelle new-yorkaise, ancienne correspondante de guerre, qui porte des vêtements luxueux aux couleurs vives surtout, vit entourée d'oeuvres d'art, qui se reproche en fin de vie de n'avoir rien fait pour se rapprocher de sa fille. Elle s'offre la pillule interdite (qu'elle perd on ne sait pas pourquoi) et loue une superbe maison d'architecte, décor parfait de sa disparition au moment choisi. Toutefois, elle ne veut pas être seule lors du grand départ. La brune Ingrid (Julianne Moore ) écrivaine et amie fidèle même si perdue de vue, sera celle qui, par choix, prendra ce rôle. Ces moments du film où elles échangent sur leur vie, la mort, rient devant un film de Buster Keaton... sont les plus intéressants, les plus sincères. Le tableau de Hopper (une belle reproduction) illustre ces moments de fin de vie, vécus pleinement. Les seuls moments d'émotion. C'était un film de Pedro Almodovar. Ah bon, je ne l'aurai pas deviné, ni retrouvé. Et pas que pour la résonance anglo-saxonne du film !