On retrouve dans son dernier film ce qu'on aime chez le Almodovar vieillissant : un sens des décors imparable, une attention extrême aux visages des actrices, la musique d'Alberto Iglesias, une concision acérée et douce dans le déroulement du scénario.
Le contenu est toutefois ici un peu juste pour tenir la longueur d'un long-métrage : l'intrigue se délaye un peu dans des détours pas franchement indispensables (les flash-backs du début, le prof de la salle de sport, le personnage joué par John Turturro).
Il manque ici la densité narrative des grands films tardifs du cinéaste (Julieta, Douleur et gloire) pour nous emporter totalement. Le jeu impeccable de Tilda Swinton, que je n'ai jamais vu aussi finement expressive, tient le film sur ses épaules, même si son personnage est au final, de mon point de vue, franchement sadique : la pression psychologique qu'elle impose à son "amie" est au final insupportable, quand on y pense.
La fin du film est légèrement atone et un peu décevante. Une oeuvre mineure dans la filmographie du cinéaste espagnol, mais très au-dessus de ce qu'on peut voir en moyenne sur nos écrans, évidemment.
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