Suite au succès de "La chute de la maison Usher", AIP décide d'exploiter le filon Corman-Poe qui promet d'être rentable. La chambre des tortures est le deuxième film de ce cycle qui en comportera 8 au total.
Le scénario de Richard Matheson n'est que très faiblement inspiré de la nouvelle homonyme de Poe et recycle beaucoup de paramètres figurant dans le premier film. Les débuts des deux films se ressemblent assez fortement, que ce soit par les décors ou les personnages. Après une première demi-heure posant l'histoire et ces personnages, le rythme s'accélère sensiblement et l'intrigue nous plonge dans un climat d'épouvante et de mystère. Corman excelle dans sa réalisation et réussit parfaitement à nous captiver, tout en nous régalant de plans mettant en valeur cet environnement gothique. La tension augmente petit à petit jusqu'au final.
Je n'adhère pas au jeu de Price, de nouveau extrêmement théâtral. Il étouffe un peu les scènes où il apparaît. Je trouve que cette façon de jouer a très mal vieilli et personnellement, il me fait sourire lorsqu'il joue les grands tragédiens shakespiriens. Mais il ne s'agit que de mon humble avis. Je constate souvent dans les autres critiques qu'on le trouve extraordinaire. Je reconnais son énorme présence et son charisme mais j'ai toujours eu du mal à le prendre au sérieux, sauf dans les rôles où on l'a forcé à la sobriété, comme dans "Le Grand Inquisiteur". Les autres acteurs sont nettement plus modérés. Difficile d'exister aux côté d'un Price autour duquel le film a été écrit. Barbara Steele fait une apparition très brève, dans une belle scène d'épouvante réussie.
La révélation finale et ses conséquences sont peu crédibles et ont moyennement gâché le plaisir que j'éprouvais jusque là à la vision de ce film soigné au charme désuet. Contrairement à la majorité des avis, je préfère "La Chute de la Maison Usher" à ce deuxième opus du cycle mais le film est néanmoins une belle expérience gothique à l'ancienne.