Espagne, XVIème siècle. Francis Barnard a appris la mort de sa soeur Elizabeth, et décide d'aller enquêter au sinistre château de Don Nicholas Medina, le mari fragilisé d'Elizabeth, qui ne se remet pas de cette perte. Barnard se rend bien vite compte que quelque chose ne tourne pas rond, surtout en ce qui concerne une pièce maudite au sous-sol du château...
De la très courte nouvelle d'Edgar Allan Poe (qui relate le calvaire d'un homme sous l'Inquisition à Tolède), le film n'a gardé que l'époque, le pays et les deux périls iconiques et cauchemardesques : la fosse et le pendule géant se terminant par une lame d'acier aiguisée telle une faux.
Une ambiance oppressante, plutôt bien distillée malgré le budget peu impressionnant, à laquelle contribuent le générique psychédélique (des effluves de couleurs pareilles à un écoulement de sang), les décors remarquables (un vieux château avec des sous-sols sombres, étroits et remplis de vieux instruments de torture et de toiles d'araignée, ça fait toujours son petit effet), une bonne vieille nuit d'orage, des cauchemars monochromes en bleu, rouge ou violet apparemment si chers à Corman, et de bonnes surprises à découvrir (les décors quasi-expressionnistes de la fin et un dernier plan qui fait froid dans le dos, entre autres).
John Kerr (l'acteur qui joue le principal protagoniste) est malheureusement d'une fadeur inouïe (qu'il soit calme ou en colère on ne voit souvent pas la différence, on a juste envie de lui en mettre une pour qu'il joue mieux...), mais Vincent Price excelle dans la surenchère, tant dans la souffrance et la faiblesse que dans la folie. Une bonne prestation à noter également, celle de Luana Anders.