C'est drôle, comme un western qui s'annonce à priori simplement chouette, se révèle finalement être beaucoup plus que ça. La Charge Héroïque (dont le titre original est beaucoup plus sympa au passage) fait partie de ces films dans lesquels on retrouve tous les ingrédients d'une bonne séance de cinéma.
C'est fou, comme le vieux Ford arrive à tout magnifier. On se balade quelque part entre l'Utah et l'Arizona, en compagnie d'une troupe de cavalerie dirigée par un John Wayne moustachu et bientôt retraité.On y rencontre des chariots qui filent au galop, des indiens sur le sentier de la guerre, le plus beau troupeau de bisons de l'histoire du cinéma, un sergent qui saute par desus des canyons à cheval, de l'amour à la John Ford, un chien qui court, une rivière que l'on traverse, une fin de Lucky Luke, et puis non...
Et comme si tout ça ne suffisait pas, on a aussi droit à une des meilleures scènes de bagarre de tous les temps, un sublime instant de tendresse et de whisky porté par ce vieil ivrogne de Victor McLagen (d'ailleurs j'oublie toujours son nom, pour moi c'est King Gypo, en plus ici on est pas bien loin) qui prouve que Bud Spencer et Terence Hill n'ont finalement pas inventé grand chose de ce côté là.
Et puis on distille de l'émotion par ici et par là, c'est beau à chialer, on se surprend à chantonner avec le film... Pourtant, autant de patriotisme et de nostalgie pour les valeurs de la vieille Amérique, ça devrait faire vomir les gauchos comme moi, mais non, au contraire, j'ai presque envie de tout plaquer pour me faire cavalier et patrouiller là bas...