Dans une communauté tranquille, où chacun se connait depuis l'enfance, où les amis de longue date sont comme des frères.
Une enfant qui s’enquille à fuguer de chez elle de manière sporadique pour sentir un parfum de liberté, d'aventure, d'exploration, va découvrir l'ambivalence du sentiment amoureux et devenir le catalyseur de l'instinct caché de cette parfaite harmonie.
Le réalisateur explore ici de quelle manière la croyance dynamise un groupe d'individu, le besoin viscérale de croire en soi, en son groupe, au nous... et de se définir comme un "modèle" communautaire de pureté, où chaque chose est à sa place, où il n'existe pas une prise auquel le "mal" puisse s'arnacher, appel une chose...
Où se situe notre bonté ? Comment en situer la limite ?
Les révélations que font Klara sont comme une aubaine pour cette communauté trop bienveillante qui transpire et exige à présent un bouc-émissaire, une purification de la communauté et la consécration de son essence sacré à travers un châtiment: l'excommunication.
Chaque décisions prisent par les individus du groupe révèlent sa part d'Ombre et l'arbitraire dont la croyance s'imprègne.
Lukas lui-même n'est pas absent de cette dynamique, en endossant tout au long du film le costume de la victime, l'avant dernière scène
de la retrouvaille avec Klara
, nous indique clairement à quel point il est enclin à accepter cette dynamique de l'arbitraire du besoin d'appartenance, où les décisions prises sont davantage motivées par la croyance que par le bon sens.
Le réalisateur livre ici, un récit étonnant sur la morale collective et comment celle-ci peut lors d'un instant être un foyer sécurisant et plein de promesse, peut l'instant d'après se transformer en véritable enfer/purgatoire. Lukas lutte ici de toutes ses forces pour maintenir son lien d'appartenance comme nous le montre la scène du magasin. Il n'existe pour lui aucune autre épreuve possible pour tester sa foi,
c'est d'ailleurs à l'église accablé par le chagrin qu'il soldera ses comptes
pour ne pas finir tel Isaac, en victime sacrificiel.
La symbolique de la battu finale nous montre à quel point tout est rentré de nouveau dans l'ordre et c'est à travers ce rite de mort que le réalisateur décide de réhabiliter Lukas... mais pas tout à fait.