On assiste ici à une véritable chasse à l'homme dans les étendues sauvages propres à la Scandinavie.
Lukas est victime de son trop plein d'humanité, il est si facile de s'en prendre aux personnes si profondément gentilles !
Puisqu'au final, ce n'est même pas le mensonge de la petite fille qui va le détruire, mensonge qui pourtant est à l'origine de ce mal qui va s'abattre sur lui. Mais c'est bien la cruauté humaine qui va s'emparer de la petite ville où il vit, tel un virus destructeur.
En effet, ici, point de jugement envers les principaux protagonistes puisque tous ont une certaine légitimité dans leurs jugements, on ne peut jeter la pierre aux parents de la petite fille puisqu'il parait impossible de remettre en cause les dires de son enfant (surtout si jeune).
C'est bel et bien l'hystérie et la cruauté collective que Vinterberg met en lumière, et la terrible capacité de haine et de cruauté des Hommes.
Capacité d'ailleurs encore plus visible et active dans une petite communauté.
De toute mes expériences cinématographiques, je crois que j'ai rarement été aussi bouleversée.
Le jeu de Mads Mikkelsen est de toute beauté, tellement simple, tellement fragile, tellement humain.
Je me suis véritablement pris une claque, ce film est une véritable merveille, à la fois extrêmement dur et en même temps tellement pudique. De l'émotion à l'état pur, à la fois très sombre et très lumineux.
Un véritable joyaux venu du nord, tout simplement magistral.