Quel improbable objet que ce film d'Edouard Molinaro dialogué par Audiard avec la fine fleur de la nouvelle génération d'acteurs qui s'ébroue dans un improbable vaudeville aux délicieux relents Belle Epoque...
C'est à moitié seulement un film à sketches avec Brialy au matin de son mariage avec Marie Laforêt qui doit subir les tentatives d'avortement de son meilleur ami Claude Rich, ce qui donne lieu à divers exemples édifiants avec Deneuve en fille de Blier, Serrault en cornard professionnel et surtout Bébel, le bistrotier du coin dont le parcours édifiant entre petit marlou et gigolisme entre Bernadette Lafont, Mireille Darc et Hélène Duc lui donne au moins l'occasion de rencontrer Marie Dubois...
Et puis, le film prend un nouveau chemin, voyage de noces, croisière en Grèce, Françoise Dorléac en Arsène Lupin femelle, Francis Blanche en policier local à l'accent impayable et toujours Brialy qui promène son dandysme impayable et Bébel qui cabotine avec un naturel que personne n'a jamais su approcher...
Alors, franchement, la première partie est savoureuse en diable, c'est toujours merveilleux les films, qui présentent le mariage comme le pire cauchemar de l'homme, ça ne se refuse pas... La suite n'est malheureusement pas à la hauteur, le film a beau être court, il manque de tenue sur la fin, c'est dommage, mais rien de bien grave, on profite tout de même de l'improbable Gotha des comédiens de la nouvelle génération, celle qui n'est déjà qu'à moitié supportable mais qui sera quand même la dernière à être regardable dans le cinéma français pour l'autre moitié... Et puis il y a ce vernis désuet d'une époque bien plus lointaine que le film qui permet de transformer tous les détails un peu scabreux en joyeuseté fraîche et pimpante, la galanterie et la goujaterie font alors le meilleur des ménages, à se demander ce qu'une officialisation d'union pourrait d'ailleurs bien apporter...