Le culot du réalisateur, J. Nolot, de par ce qu’il montre (le sexe furtif masculin dans une salle de cinéma porno), mérite respect. D’un point de vue purement cinématographique, l’originalité du dispositif est intéressante. Filmer le public d’un cinéma pendant une projection, sur la durée d’un film, est une forme de mise en abîme que je n’avais encore jamais vu. L’aspect autobiographique (même romancé), le témoignage sur la hantise du Sida, la famille, le temps qui passe… est émouvant. Nolot parvient à garder une forme de pudeur, à éviter la pathos. Seul bémol, l’histoire de séduction à trois (avec la caissière et le jeune projectionniste) n’est pas très crédible. Un film attachant, qu‘on peut rattacher à l‘ensemble du cinéma d‘auteur inspiré par le porno (Vecchiali, Breillat, Bonello…).