La course au merveilleux

En voilà un drôle de cartoon improbable, à l'imagination fantasque, débridée, généreuse ! Quelle extravagante et merveilleuse farce, où tout le monde court sans cesse, pour le bonheur du spectateur qui finit, lui aussi, par laisser s'emporter son imagination.

Et si tout n'est pas parfait, dans le rythme anarchique de ce muet plein de bons mots, on sourit d'un bout à l'autre de cette plongée fantasmagorique dans ce pays où les citadelles ressemblent à des gâteaux géants, où les fêtes ressemblent à des mad tea party où l'on s'enivre jusqu'à l'absurdité, où les sauvageonnes dévoilent des trésors de raffinement (à grands coups de dentelles, de poudre de riz et de litres de parfums...) et où les séducteurs ont quelques cheveux et dents en moins, où les danseurs ont la gracilité d'ours joyeux, où le cadre prend forme d'yeux, de bouche ou d'encadrement de portraits ironiques... où le comique de gestes outré tisse une satire anti-militariste entrelacée à une improbable romance et à une musique malicieuse.

Un film chouquinet et fun, dont l'ambiance foutraque et grotesque aurait inspiré les Monty Pythons (ce que je crois sans peine).