Un Bela Lugosi qui semble un lointain dérivé de son personnage fétiche Dracula, avec cette chauve-souris diabolique contrôlée par le savant fou qui élimine ceux qui lui font un peu trop d'ombre... Fidèle à ce qu'il nous a déjà présenté, Lugosi réitère son jeu étrange et au fort accent qu'il s'efforce de dissimuler et qui nous rend un résultat unique. Mais les effets spéciaux, s'ils faisaient déjà carton-pâte à l'époque (les films de monstres étant les petits budgets depuis la naissance du cinéma), sont risibles aujourd'hui. La chauve-souris ne consiste qu'en une peluche avec des armatures pour l'agiter au bout d'un fil, on n'arrive jamais à y croire, mais on s'y efforce tout de même, face à cette maladresse d'effets spéciaux qui rend uniques ces petits films... On se moque avec toute la tendresse dont on puisse faire preuve à l'égard de ces vieux films maladroits, qui racontent quand même une histoire qui se tient (un scénario simple, mais efficace), et dont la fin (toujours la même...) nous évoque tant d'autres expériences déjà visionnées, comme une vieille amie qu'on retrouve à chaque fois (ne vous étonnez donc pas d'une sensation de déjà-vu). Sans être brillant, on suit l'histoire du diabolique savant fou et de son monstre tueur (ou plutôt, ses monstres tueurs...) jusqu'au final habituel, avec une fausse chauve-souris au bout d'un fil qui fera sourire les cinéphiles.