Chef-d'oeuvre franchouillard
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le 18 nov. 2010
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Le cinéma français, c'est quelque chose de grand, de très bon, d'artistique. Que l'on stoppe de se concentrer sur les comédies de merde qui sortent ces derniers temps; fut-il une époque, le public avait encore droit aux bons films de Francis Veber. Dans le genre, sa saga des Pignon est une date dans l'histoire. Initiée par Les Compères, elle se voyait déjà pointer le bout de son nez avec ce film ci : La Chèvre, qui marquait la première rencontre entre deux acteurs de grand talent.
Duo magique de personnalités contraires, voilà donc le tableau d'une amitié improbable, amitié permise par tous les déboires que vivront les deux personnages. D'un côté, un Richard insupportable, parfait dans son rôle de tête à claque mal chanceuse. La poisse, la vraie, il la connaît sans même savoir la nommer; c'est de l'ordre de l'inconscient, du destin.
Une ignorance qui pousse d'ailleurs les ressorts comiques de l'oeuvre à leur paroxysme. Ignorant comme aucun autre, prétentieux car se pensant la tête dure de la mission, le leader de l'équipe, il n'en finira plus de vous taper sur les nerfs; car si Depardieu voudra lui clouer le bec, il en ira de même pour ce pauvre spectateur, impuissant devant son écran, et forcé de le voir se prendre pour ce qu'il n'est pas. Un trait de génie que la personnalité de ce personnage ci, étonnement comique et propice aux plus éclats de rire.
Face à lui, un Depardieu tout en rudesse et en charisme; rudesse physique, mais aussi rudesse d'esprit. Il y campe un homme cartésien, un Saint Thomas fini : il réfutera constamment ce qu'il ne voit pas, n'en croyant que l'expérience de la vision. Un homme dur, un homme terre à terre, un homme qui frappe les autres avec la puissance de mille tonnerres. Face à ses poings, même Dieu ne ferait pas le mariole.
Pour diriger ces deux personnalités particulières, j'ai demandé Francis Veber, un expert en la matière. Déjà scénariste de deux grands Bebel ( Peur sur la ville et Le Magnifique ) et d'un sacré Ventura ( l'Emmerdeur ), son travail d'écriture est ici remarquable : il nous amène vers des coins que l'on n'aurait jamais soupçonné, nous faisant autant voyager par l'image que par l'humour. Un dépaysement total, un régal pour les yeux et l'humeur. L'antidote parfait contre la morosité.
Un humour qui va constant, qui redouble toujours d'intensité jusqu'à atteindre des sommets de finesse et d'hilarité. Très bien dosé, maîtrisé du début à la fin, le comique de l'oeuvre n'est jamais de trop. Il ne tombe jamais dans le lourdingue, ne s'écarte jamais de sa cible; en bref, c'est constant sans écart, c'est bon sans se perdre, c'est drôle sans perdre de vue l'intérêt d'une bonne histoire. Un film qui va chercher bien plus loin que sa simple nature de comédie.
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Créée
le 1 janv. 2017
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