Encore un très beau film de Mizoguchi. Il met en scène un jeune étudiant en mathématique hébergé et pris sous l'aile d'une prostituée, qu'il considère comme sa soeur, qui, pour l'aider à financer ses études va à la fois vendre son corps et lui présenter des malfrats qui le feront sombrer dans l'illégalité. Le film est fort et décrit avec acuité la pauvreté et la précarité de l'époque, mais le visionnage en est compliqué par sa facture : c'est un film muet, ce qui est déjà très étonnant puisque en 1935 Mizoguchi tourne déjà en parlant, donc pourquoi ce choix ? cette contrainte ? et le film, muet, est pourtant très bavard. Ce qui signifie à la fois un grand nombre de cartons-titres, qui hachent considérablement le récit, mais aussi et surtout une omniprésente voix-off d'un japonais mâle, qui lit tous les cartons et qui rajoute des commentaires, comme s'il jouait les rôles des acteurs et des actrices, mais avec une seule et même voix ce qui, vous en conviendrez, ne fait pas franchement de bien au film.