Mocky à Salers

Disons le tout de suite, les 3 étoiles c'est pour la prestation de Bourvil et le lieu de tournage dans la magnifique petite ville Cantalienne de Salers.
Parce que je ne suis pas parvenu à m'intéresser et à adhérer au sujet du film et à l'intrigue policière.
Pourtant ce film se situe en 1964 dans la filmographie de Mocky entre les excellents films "un drôle de paroissien" et "la grande lessive". En général les films de la 1ère partie de la carrière de Mocky qui se termine vers la fin des années 70 sont très supérieurs à ce qu'il sera amené à réaliser ultérieurement. Ce film aurait donc tendance à être précurseur...
Et pourtant dans le film, il y a de fameuses idées mais que je trouve mal mises en valeur (la panne de la guillotine, les trois cavaliers de l'apocalypse qu'on voit au début et à la fin et dont on ne tire rien, les nombreux huissiers de l'étrange maire, pourquoi faire, les faux billets imprimés sur une seul face, etc...)
Bourvil me semble un peu livré à lui-même mais son professionnalisme sauve le film du naufrage complet. Et puis, j'ai toujours eu un petit faible pour cet acteur à qui je pardonne beaucoup.
Quant à Jean Poiret, qui a beaucoup tourné avec Mocky, a un tic verbal qui m'a semblé un peu inapproprié. Son personnage, trop brut de fonderie, typique de Poiret aurait dû être mieux travaillé.
L’anarchisme et l’anticonformisme affiché dans le film est un tantinet lourd, pour ne pas dire plus. Le message (en supposant qu’il y ait bien message) serait bien mieux passé auprès des spectateurs s’il avait été un peu plus subtil et mieux travaillé. Le film hésite constamment entre la farce et l'histoire policière et perd de sa crédibilité